Il est des vents doux de printemps, chargés des promesses de l’été. Tièdes et sentant le foin, ils invitent à notre mémoire des vacances au soleil, sur la plage, entre sable croustillant et glace à la vanille, ou bien l’odeur d’herbe mouillée sous la tente en plastique du fond du jardin, le goût salé de la sueur de la nuit sur les lèvres et le bruissement du vent dans les arbres.


Il est des vents glacés du cœur de l’hiver, piquant la peau rose et les lèvres gercées. Pas une gifle, mais une froide caresse qui revigore ou qui endort. Ce vent n’a pas d’odeur, juste un froid sec qui illumine chaque contour exposé comme une lampe découpe une silhouette lorsque l’on se place devant. Il nous rend plus vivant, plus sensible aussi à chaque goutte de chaleur irradiant l’espace intérieur.


Il est des vents humides et froids, comme la fin de l’automne, où tout semble plus triste, plus grave. Ces vents charriant regrets et remords du bout de leurs mélancoliques galops, puissants et pourtant si indolents. Souvenirs des jours passés concentrés en une longue complainte mouillée qui s’étire parmi les branches noires et nues, se fondant dans les brumes épaisses, et pourtant rassurantes.


Il est des vents brûlants de l’été, chargés de sable et de mystère, brouillant les pistes et les ombres pour donner corps à un languide désir. Ces vents accablants qui nous collent aux choses malgré notre envie d’aventure. Qui nous clouent aux draps poisseux du cœur de la nuit, lorsque l’on se cherche et recherche, posant des mots comme des touches de lumière sur la toile de notre canevas intérieur.

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  1 commentaire

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Gobbolino

4 mois

Très poétique, pour le coup. Bien évidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de mettre mon grain de sel. Stylistiquement, je pense qu'il y a des améliorations possibles, donc forcément, MOUHAHAHA.

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